Responsables de l’Axe PUMA : Roland Canu et Paolo Crivellari
canu@univ-tlse2.fr, paolo.crivellari@iut-tlse3.fr
Mots-clés : action publique ; politique éducative ; production de normes et de règles ; marché ; consommation ; innovation ; numérique ; inégalités sociales, économiques et éducatives ; rapport à l’usager
Présentation de nos recherches :
Nos travaux se situent au croisement de la sociologie de l’action publique et de la sociologie économique. Quels que soient les espaces sociaux étudiés (marchands, éducatifs, politiques, etc.), nous nous intéressons aux processus d’institutionnalisation et de résistance, aux règles, aux comportements politiques et marchands et au rapport aux usagers (étudiants, citoyens, consommateurs, etc.).
Nous proposons d’explorer les modalités, les temporalités, les territoires et les conditions de la production du politique « dans et hors du politique » ; un tel programme revient à définir plus précisément ce que l’on entend par « politique » et à aller au-delà des espaces formels de production des règles pour en comprendre les effets en termes de rapports sociaux.
Nous sommes également engagés dans une démarche empirique visant à tester et parfois à combiner différentes méthodes de recherche : l’ethnographie, l’analyse statistique, les outils audiovisuels, la comparaison internationale, la sociohistoire.
Nos recherches sont organisées autour des trois programmes suivants :
Production du politique « hors du politique » et marchés
Nous partons du postulat selon lequel la frontière entre politique et marché mérite d’être questionnée. L’anthropologie des marchés, inspirée par la sociologie des sciences et des techniques, a récusé tout partage entre deux univers séparés et opposés, celui du marché et celui de la politique. Ce courant propose de s’intéresser plutôt aux agencements complexes qui les constituent l’un et l’autre, notamment les dispositifs sociotechniques qui visent à orienter et gouverner les choix des usagers, clients ou consommateurs.
Pour éclairer ces enjeux, nous conduisons plusieurs recherches ; certaines d’entre elles portent par exemple sur le mouvement actuel de numérisation de la consommation, d’autres sur l’histoire des savoirs et savoir-faire qui relèvent du marketing.
Systèmes éducatifs
Nous portons un regard spécifique sur les systèmes éducatifs et leur rôle sur les publics et les usagers qu’ils touchent (ou ratent), tant en ce qui concerne les parcours éducatifs en formation initiale, la primo insertion, que les débuts de carrière.
Le contexte institutionnel dans lequel s’élabore le programme « Systèmes éducatifs » trouve sa source dans le cadre européen de « l’économie de la connaissance et de l’innovation », ou plus particulièrement dans celui de sa traduction spécifique au contexte historique et institutionnel français. Contexte qui conduit notamment, à la professionnalisation des contenus (création de nouveaux diplômes et certifications professionnalisés, professionnalisation de certains contenus, déclinaison des contenus en « compétences ») et des parcours, la professionnalisation des parcours participant de leur sécurisation. La sécurisation des parcours n’est en effet plus seulement une question qui s’applique à la vie active, mais aussi au parcours d’études dans son ensemble. Sont alors privilégiés des instruments d’actions publics déclinés au niveau national ou local censés permettre des parcours avec le moins de ruptures possibles (échecs scolaires, chômage), parcours où les formations successives et les dispositifs qu’elles intègrent désormais joueraient un rôle essentiel.
Dans cette perspective, le programme « Systèmes éducatifs » s’intéresse autant aux logiques institutionnelles qu’aux parcours individuels, avec un champ d’investigation majoritaire, l’enseignement supérieur et plus particulièrement l’université. Un autre champ qui recouvre en partie le précédent est celui de l’apprentissage. Les investigations examinent tant le rôle, des politiques et dispositifs publics, des éléments constitutifs du parcours d’études et des formes de socialisation par les études, du territoire, que des caractéristiques socio démographiques (genre, origine sociale), sur la catégorisation des publics et les parcours individuels. Par exemple (hors exemples en entête), des études portent sur : le rôle (discriminant) et le sens des nouveaux dispositifs universitaires pour la préparation au marché du travail ; comment et pourquoi les publics mobilisent ou non les services universitaires (les bibliothèques, les service d’orientation et d’insertion, notamment) ; le lien ou plutôt l’absence de lien entre « apprentis du haut » (supérieur) et « apprentis du bas », etc.
Plusieurs recherches sont adossées aux activités du Céreq dont le CERTOP est centre associé.
Action publique, dispositifs et usagers (APDU)
Nos recherches s’inscrivent pleinement dans une sociologie de l’action publique articulant régulations sociales et politiques. Deux entrées sont privilégiées.
La première entrée vise à mieux comprendre les processus de catégorisation et de construction des inégalités sociales et territoriales générées par les politiques publiques et leurs instruments (politiques migratoires, politiques scientifiques, politiques de l’emploi, politiques de l’environnement). Au cœur du questionnement, se situe l’analyse des enjeux autour de la production des normes, de leur contournement, des résistances et des usages politiques, professionnels et militants des instruments d’action publique. L’objectif de ces travaux est de saisir, à différentes échelles spatiales (européenne, nationale, locale), les mutations des modes de gouvernement et de gouvernance des politiques publiques et les formes de régulation de contrôle générées par la puissance publique pour produire de la cohésion sociale.
La seconde entrée traite de l’introduction de nouvelles normes/instruments de gestion publique. L’évaluation des politiques publiques et ses implications sur le fonctionnement des administrations et des bureaucraties publiques a contribué à organiser la mise sur le marché d’un grand nombre de services publics. Un premier questionnement porte sur la réception et les résistances des professionnels de ces nouvelles modalités de gestion des dispositifs notamment dans des secteurs où l’efficacité à court terme des actions menées est difficilement évaluable (politiques sociales). Le second questionnement porte sur la diffusion récente d’un nouvel instrument de décision publique que constitue l’expérimentation. La démarche expérimentale s’inscrit dans une transformation des formes de coercition qui interroge la construction normative de « bonnes pratiques » et la participation démocratique aux prises de décision.
Membres de l’Axe PUMA
Marie-Cécile Amat, Wiltony Antamigo, Marianne Blanchard, Sylvie Bourdin, Cédric Calvignac, Roland Canu, Paolo Crivellari, Anaïs Daniau, Bruno David, Ygal Fijalkow, Valérie Fautrero, Baptiste Giroud, Stéphanie Goirand, Nicolas Golovtchenko, David Gouard, Anaïs Lafage-Coutens, Nita Larroque, Philippe Lemistre, Annalisa Lendaro, Christelle Manifet, Wenjie Mei, Nadia Okbani, Bastien Roland, Mariangela Roselli, Mathieu Rossignol-Brunet, Vincent Simoulin, Catherine Soldano, Axelle Vanhaecke
Membres associés : Oussema Ben Amara, Étienne Ciapin, Margot Déage, Yann Ferguson, Élodie Hommel, Boris Ménard, Deelan Minfir , Catherine Quiroga, Léo Touzet, Margaux Trarieux,
Partenaires : Hélène Ducourant, Elsa Martin, Christophe Maufras, Élise Roullaud
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mise à jour janvier 2023