Jeudi 18 octobre 2018, 14h-16h
Centre Universitaire de l’Ariège Robert Naudi, Amphi Jean Froidure – Foix (09)
« Le réseau d’hospitalité Couchsurfing, entre façades et coulisses du monde touristique. »
- Invité : Bernard SCHÉOU, maître de conférences en économie, Université de Perpignan Via Domitia, CRESEM (EA 7397)
En savoir plus sur l’invité - Discutant : Paul-Emmanuel PICHON, maître de conférences en marketing, Université Toulouse – Jean Jaurès (ISTHIA), CERTOP (UMR5044)
Résumé :
Depuis les années 2000, les réseaux sociaux d’hospitalité en ligne connaissent un succès médiatique et populaire notable. Ces réseaux permettent à leurs membres d’entrer en contact les uns avec les autres en vue d’être hébergé gratuitement. Il en existe plusieurs dizaines dans le monde mais le plus important d’entre eux par le nombre de membres, Couchsurfing, créé aux États-Unis en 2004, revendique aujourd’hui 14 millions de membres sur sa page de présentation, loin devant les autres réseaux.
Cela fait maintenant 10 ans que je m’intéresse à l’hospitalité en général et au réseau Couchsurfing en particulier. Mes travaux de recherche dont j’aurai l’occasion de présenter les principaux résultats lors de cette conférence ont pris différentes directions.
Par exemple, lors de recherches menées en 2009 puis en 2010 auprès de membres vivant à Perpignan, je me suis notamment intéressé d’une part à ce qui se passait dans la relation d’hospitalité et d’autre part aux motivations des membres actifs.
En 2013, j’ai essayé de comprendre comment les jeunes membres vietnamiens de Ho Chi Minh Ville vivant en famille faisaient pour convaincre leur famille de recevoir des étrangers en leur sein, en contradiction avec les codes culturels issus de la tradition néo-confucéenne.
Enfin, j’évoquerai aussi l’obsession de ne surtout pas voyager « comme un touriste », qui ressort très nettement de nos entretiens comme de tous les travaux portant sur le réseau Couchsurfing, nous discuterons du sens qu’on peut lui accorder, de ce qu’elle nous dit du tourisme d’aujourd’hui en apportant des éléments sur la manière dont elle se traduit concrètement dans les pratiques spatiales des membres du réseau pendant leurs séjours à partir d’entretiens réalisés entre 2014 et 2016.
Jeudi 24 janvier 2019, 14h-16h
Lieu à préciser
« Comment l’émergence d’une nouvelle classe moyenne globale dans les années 2000 a bouleversé l’ensemble de la consommation mondiale, dont l’alimentation et le tourisme. »
- Invité : Dominique DESJEUX, anthropologue, professeur des universités émérite, Université Paris Descartes, CEPED (UMR196 IRD)
En savoir plus sur l’invité
- Discutant : Jean-Pierre POULAIN, socio-anthropologue, professeur des universités, Université Toulouse – Jean Jaurès (ISTHIA), CERTOP (UMR5044 CNRS)
Résumé :
La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau puisqu’elle est inhérente au développement de l’humanité depuis Sapiens et surtout depuis le développement de l’agriculture il y a 10 000 ans. Ce qui change ce sont les lieux de pouvoir de contrôle de l’énergie humaine et animale, des routes commerciales, du pouvoir militaire, des nouvelles technologies et des villes, entre l’Ouest et l’Est, le Nord et le Sud, en Eurasie et au-delà des mers, avec l’Amérique.
Depuis 2000, une nouvelle classe moyenne supérieure de consommateurs a émergé et a triplé en 10 ans, entre 2000 et 2010, passant de 200 millions à 560 millions. Elle est en train de se développer en Asie entre l’Inde, la Chine et l’Indonésie, l’ensemble de la classe moyenne tournant autour de 2 milliards d’habitants. Elle a transformé le marché des matières premières, de l’énergie, de l’alimentation, avec la progression de l’usage des protéines, et de la mobilité, avec le tourisme et les migrations liées à la guerre et à la pauvreté économique.
Une partie de l’instabilité qui porte sur les comportements de consommation alimentaire et touristique, s’explique pour une part par cette révolution silencieuse dont la Chine en est le pays le plus significatif. Réfléchir à la consommation alimentaire et au tourisme aujourd’hui demande de tenir compte de la géopolitique pour mieux comprendre les incertitudes qui pèsent sur leur évolution et sur les conditions d’émergence d’un développement durable.
En s’appuyant sur la méthode des échelles d’observation et sur des enquêtes menées dans de nombreux pays depuis la fin des années 1960, qu’il développe dans son dernier livre L’empreinte anthropologique du monde, Dominique Desjeux montrera comment mieux se repérer et mieux agir dans un monde incertain.
Contact scientifique : Jacinthe BESSIÈRE, MCF Sociologie, UT2J (ISTHIA), CERTOP – bessiere@univ-tlse2.fr
mise à jour 19/07/2018 – Photos : ©DR Bernard Schéou / ©DR Dominique Desjeux