La revue : Mondes du Tourisme

L’article : Travail patrimonial et alimentation, Mémoire d’habilitation à diriger des recherches en sociologie, soutenu le 9 mai 2023 à l’Université de Toulouse-Jean Jaurès

L’autrice : Jacinthe Bessière est Maîtresse de conférences en sociologie, HDR, et membre du CERTOP et de l’ISTHIA

Date de publication : mis en ligne le 15 décembre 2023

DOI : https://doi.org/10.4000/tourisme.6684

Présentation :

« Ce mémoire d’habilitation à diriger des recherches (HDR), structuré en deux temps, décrit un travail de réflexivité, tant introspectif – pour le premier volume – que prospectif – pour le deuxième volume. Si le premier volume (150 p.) traite principalement d’une approche biographique mettant en avant un parcours et ses contributions méthodologique et théoriques, nous présenterons ici plus spécifiquement le contenu du second volume (233 p.) centré sur la thèse du travail patrimonial alimentaire.

Longtemps relégués au rang des objets de recherche peu « sérieux », secondaires ou marginalisés dans les études en sciences sociales, les phénomènes de loisir, de tourisme, de patrimoine deviennent aujourd’hui des objets qui rassemblent intérêts scientifiques, sociaux, culturels et économiques. Aussi, ce mémoire d’HDR propose d’ouvrir la recherche à la question de l’activité patrimoniale alimentaire : en quoi est-elle un travail et en quoi en montre-t-elle les caractéristiques ? En quoi les patrimoines alimentaires apparaissent-ils comme des objets d’une organisation et d’un travail mené par des acteurs collectifs et individuels ? Quel est donc ce travail patrimonial et comment le définir ? Qui sont ces travailleurs du patrimoine alimentaire ? Comment opèrent-ils, structurent-ils leurs activités et pour quelles finalités ? Dans le prolongement des travaux déjà initiés et à partir des terrains déjà explorés dans le Sud-Ouest rural français (le plateau de l’Aubrac, le Sud-Aveyron, le Périgord noir, le Pays du Midi-Quercy, le Pays d’Armagnac ou encore une partie de l’Ariège et de la Haute-Garonne) et plus récemment à l’international, sur l’île de Bali en Indonésie, la réflexion ici présentée étudie les activités de production patrimoniale alimentaire à travers le prisme de la sociologie du travail. Croisant, entre autres, les théories de la sociologie du patrimoine (Bourdin, 1992 ; Heinich, 2009 ; Tornatore, 2010 ; Hénaut, 2011), celles du travail d’organisation (de Terssac, 2002, 2011), de la régulation sociale (Reynaud, 1997, 1999) et de l’agir organisationnel (Maggi, 2011), la recherche met en avant trois principaux apports : les contours du travail patrimonial alimentaire, ses rouages organisationnels et, enfin, le rôle du touriste-mangeur dans la fabrique patrimoniale alimentaire. »