Borraz Olivier, Bougon Bernard, Cosson Olivier et al., « Peut-on apprendre à décider en jouant ? », Entreprises et histoire, 2019/4 (n° 97), p. 110-129. DOI : 10.3917/eh.097.0110. URL : https://www.cairn.info/revue-entreprises-et-histoire-2019-4-page-110.htm

Léo Touzet est docteur en sociologie, chargé de cours à l’INU Champollion. Jeune docteur du Certop, il a soutenu sa thèse « Jouer à faire des affaires. Une sociologie des business games. » en 2016.
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Extrait :
« Alors que les études en sciences sociales mettent plutôt l’accent sur le caractère collectif et processuel de la décision, les acteurs de terrain, dans les organisations, insistent sur la dimension solitaire de la décision. Est-ce lié à leur formation ? Comment forme-t-on les décideurs et décideuses ? Les forme-t-on à décider seul ou en collectif ? D’ailleurs, quelles méthodes pédagogiques sont-elles utilisées pour former à la décision ? Le jeu apparaît comme une solution utilisée historiquement par les militaires, mais aussi par les milieux d’affaires. Il continue à être mobilisé aujourd’hui pour former les préfets à gérer les situations de crises et les médecins dans les hôpitaux. Peut-on vraiment apprendre à décider en jouant ?Peut-on dire que les formules inventées par les militaires depuis le XIXe siècle constituent un socle pour former les décideurs ?Olivier Cosson : Héritiers du jeu d’échecs, les jeux de guerre (wargames ou Kriegsspiele) du dernier quart du XIXe siècle ne sont bien sûr pas sans lien avec la manière dont les grandes organisations forment et instruisent leurs agents aux XXe et XXIe siècles. Spécialiste de la période 1871-1918 (47 ans, dont une période de paix inédite en Occident), j’ai pu constater avec d’autres que le monde militaire participe à la réflexion sur l’autorité, l’obéissance ou l’initiative, la théorie et l’expérience… L’armée française de la Belle Époque et sa préparation à la guerre future, l’objet de ma thèse, ne se résument pas, en effet, au destin pathétique du héros de Dino Buzzati … »