"Faire (enfin…) région ? La fusion organisationnelle et politique de l’Occitanie"

Thèse de doctorat en sociologie soutenue le 21 mai 2024, réalisée au sein du laboratoire sous la direction de Emmanuel NEGRIER et de Vincent SIMOULIN.

Illustration pour le CERTOP-soutenance de thèse

Mots Clés

> Fusion

> Régions

> Actions publiques

> Administration territoriale

> Politiques publiques

Composition du Jury

Claire DEDIEU, Chercheuse, CIRAD (examinatrice)
Anne Cécile DOUILLET, Professeure, Université de Lille, CERAPS (rapporteure)
Patrick LE LIDEC, Chercheur, CNRS, CEE (rapporteur)
Simon MUNSCH, DGS de la région Occitanie (membre invité)
Christine MUSSELIN Directrice de recherche, CNRS, CSO (examinatrice)
Emmanuel NEGRIER, Directeur de recherche, CNRS, CEPEL (co-directeur de thèse)
Vincent SIMOULIN, Professeur, Université de Toulouse II Jean-Jaurès, CERTOP (co-directeur de thèse)

Résumé de la thèse

 Les processus de fusions sont supposés être le point culminant des réformes de New public management (NPM) en générant des économies. Reposant en réalité sur le mythe de la rationalité, ces processus n’en sont pas moins venus bousculer certains conseils régionaux français. Quels enseignements pouvons-nous tirer du processus de fusion sur le fait régional ? Inversement, que nous apprend une fusion régionale sur les politiques de fusion en général ? Nous apportons des réponses à ces questionnements, à partir de l’étude de la fusion dont est issue la région Occitanie. Notre terrain d’enquête repose sur une observation participante de trois ans – entre 2018 et 2021 – au sein du conseil régional d’Occitanie, complétée par quarante-quatre entretiens semi-directifs ainsi que l’analyse de la littérature grise interne au conseil régional. Cette recherche vient réinterroger ces deux phénomènes à l’aune des concepts de la proximité, de la variable partisane, de la territorialisation de politiques publiques, des instruments d’action publique, des agences ou encore du NPM. Cette thèse examine trois dimensions décomposées en trois parties pour cerner les interdépendances entre processus de fusion et fait régional : une dimension institutionnelle, une dimension de politiques publiques et une dimension d’incarnation territoriale. Au cours de ce travail, la dimension de légitimité apparaît centrale pour comprendre la fusion d’administration politique opérée entre les anciennes régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon pour créer la région Occitanie. En effet, la présidente de la nouvelle région doit construire une légitimité à la fois organisationnelle, politique et territoriale. Cette légitimité se fonde sur trois dimensions majeures. La dimension symbolique et émotionnelle de la fusion régionale permet d’appréhender comment les agents régionaux sont affectés par ce changement. Elle offre la possibilité de s’étonner de la frustration des vainqueurs et de saisir l’existence de la région Occitanie comme le symbole pour les perdants de la défaite. La dimension instrumentale analyse les organigrammes et les outils de gestion, comme des instruments d’action publique et des actants non humains participent à la stabilisation d’une administration régionale fusionnée. La dimension conflictuelle constitue la condition d’un consensus toujours en construction : la fusion se nourrit des conflits pour permettre la constitution d’une organisation, de politiques publiques unifiées et d’une incarnation politique sur l’ensemble du territoire.

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