Poulain Jean-Pierre, « Risques et inquiétudes alimentaires », Raison présente, 2020/1 (N° 213), p. 61-71. DOI : 10.3917/rpre.213.0061. URL : https://www.cairn.info/revue-raison-presente-2020-1-page-61.htm

Consulter l’article sur Cairn.info (accès réservé ou payant 5 euros)

Les mangeurs contemporains sont soumis à des mouvements plus ou moins contradictoires : médicalisation, judiciarisation, patrimonialisation, prise en compte des conséquences environnementales ou encore transformation des relations hommes animaux. Autant de mouvements qui bousculent leurs modèles alimentaires (Poulain, 2013). Dans ce contexte, écouter et comprendre les réactions des mangeurs et des citoyens est indispensable tant pour les autorités en charge des politiques alimentaires que pour l’ensemble des acteurs des filières alimentaires.
Depuis les crises des années 1990, les théories du risque et des signaux faibles ont réorganisé la question alimentaire. C’est ainsi que le « risque alimentaire » (dans une acception large, qui va de la sécurité sanitaire aux fraudes, en passant par les problèmes d’accessibilité pour certaines parties de population), a pris place dans les agendas politiques et médiatiques. Sur le plan politique, le risque sanitaire est désormais administré par des agences au sein desquelles des experts évaluent scientifiquement les risques tandis que d’autres tentent de mesurer et comprendre la perception plus ou moins rationnelle des consommateurs. Ces deux grilles de lecture étant mises au service de la gestion de la communication sur le risque. « Évaluation », « perception », « communication » et « gestion » constituent les mots clés de la problématisation des risques et des crises alimentaires.
Au sein des SHS, certaines recherches se sont développées qui sont venues parfois épauler, justifier ou légitimer cette conception de la gestion du risque…

Contact : Jean-Pierre Poulain, poulain@univ-tlse2.fr