"Mettre la nature au travail. De l'exploitation animale aux biotechnologies"

Le CERTOP invite  Paul Guillibert (chercheur CNRS, ISJPS : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR 8103), pour une présentation et discussion de l’ouvrage “Exploiter les vivants. Une écologie politique du travail”, Paris, Amsterdam, 2023

Dans cette présentation, Paul Guillibert reviendra sur quelques thèmes et difficultés conceptuelles soulevées par l’idée d’une « mise au travail de la nature » dans Exploiter les vivants.
À quels concepts de travail et de nature se réfère-t-on quand on dit que la « nature est mise au travail »? Une clarification conceptuelle permet de proposer une typologie des rapports capitalistes à la nature.
S’il apparaîtra nécessaire de maintenir l’usage du concept de capitalisme, il faudra aussi en renouveler le sens à partir des pratiques variées qui prennent la nature pour objet depuis l’exploitation animale jusqu’à l’usage d’une grammaire génétique dans le développement des biotechnologies.

Couverture du livre "Exploiter les Vivants"

7 juin 2024
de 10h à 12h30

Salle D31
Maison de la Recherche
Université Toulouse 2 Jean Jaurès

Résumé de l'ouvrage

Selon une ritournelle de la politique contemporaine, « l’écologie commence à la maison » : nous serions, en tant qu’individus, les sujets de la transition environnementale. Les pauvres, rétifs au changement, sont traités en barbares à civiliser ou en climato-négationnistes à combattre. A contrario, les citadins éduqués, éclairés et capables de changer de vie, apparaissent comme les seuls agents de la nécessaire transformation des modes de vie et de production. Le scénario de la rupture populaire avec l’écologie et le récit d’une écologie réservée aux riches se renforcent mutuellement.
Pour sortir de ce cadre culpabilisant et stérile, Paul Guillibert traite du grand absent des pensées écologistes : le travail. Il affirme que, de la plantation coloniale au foyer familial, en passant par l’usine, l’écocide résulte de différentes formes d’exploitation du travail (salarié, servile, domestique). Exploitation des humains, certes, mais aussi mise au travail généralisée des vivants. Replacer la production capitaliste au cœur de la crise, c’est rendre possibles de nouvelles alliances entre travailleurs et écologistes, entre humains et autres qu’humains. Et une écologie vraiment émancipatrice.

Auteur

Paul Guillibert est chercheur et enseignant en philosophie. Il élabore une critique écologique du capitalisme à partir d’une histoire environnementale de la pensée marxiste.

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