(sous dir.) Marie-Christine ZÉLEM et Christophe BESLAY

Éditions : CNRS Éditions, Coll. Alpha
Parution : juin 2015, 476 p., prix : 50 €
ISBN : 978-2-271-08515-3

1er ouvrage de sociologie de l’énergie
La question de l’énergie était jusqu’ici une question très technologique, cet ouvrage montre combien les sociologues ont toute légitimité à s’emparer de cette question.

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En savoir plus sur les coordonnateurs de l’ouvrage :

  • Marie-Christine Zélem, sociologue, PU Université Toulouse – Jean Jaurès, CERTOP UMR5044 CNRSS. Ses recherches portent sur les modes de réception des politiques publiques environnementales et les résistances aux innovations technologiques et sociales. Elle a fait partie des experts du Débat National sur la Transition Énergétique en 2013. Elle est notamment l’auteur chez l’Harmattan de « Politiques de Maîtrise de la Demande d’Énergie et résistances au changement. Une approche socio-anthropologique » (2010).
  • Christophe Beslay, dirige le Bureau d’Études sociologiques BESCB. et maître de conférences associé à l’Université Toulouse – Jean Jaurès.Il travaille essentiellement sur les questions d’énergie avec une approche sociotechnique centrée sur l’analyse des pratiques sociales, des techniques, de l’innovation et des professions, notamment dans le secteur du Bâtiment. (source CNRS Éditions)

Présentation de l’ouvrage

La transition écologique est confrontée à des enjeux énergétiques dont la transversalité et le niveau de complexité justifient que les sciences humaines s’emparent de la question de l’énergie car elle est aussi une question sociale. Cet ouvrage témoigne également du fait que les décideurs publics ainsi que les sciences et techniques de l’ingénieur ont tout à gagner à collaborer avec les sciences humaines et sociales, et la sociologie en particulier, pour mieux comprendre les difficultés actuelles à changer de modèle énergétique.

Jusqu’ici, la tendance était d’accuser les humains d’adopter des comportements énergivores. Les sociologues montrent que l’énergie est une question complexe socio-technique qui invite à interroger le sens de la technique, et notamment ses dérives : la technique fait « à la place de », l’homme perd alors la « maîtrise ». Dans ce contexte, la sociologie montre que les responsabilités sont partagées. Il s’agit, d’un côté, de créer une culture moins énergivore et, de l’autre, de revenir à des technologies moins techniques (slow technology).

Les sociologues qui interrogent les sphères plus macro (gouvernance des systèmes) montrent par ailleurs combien les décisions publiques en matière d’énergie dépendent d’un enchevêtrement de considérations économiques, écologiques, politiques etc. Les choix en la matière (aller vers des énergies renouvelables, diminuer le recours aux énergies fossiles, développer des technologies nouvelles telles que la pile à hydrogène) font souvent l’objet de controverses dont l’analyse questionne le manque de formation sur des sujets aussi complexes, le défaut de participation des citoyens aux prises de décision, voire la confiscation des décisions par des élites.

La sociologie de l’énergie constitue un nouveau champ scientifique, une sous-thématique dans la discipline sociologie qui est à la croisée de plusieurs types de sociologies : sociologie politique, sociologie de l’innovation, sociologie de l’environnement, sociologie de la consommation etc. Cette sociologie s’appuie sur deux axes, celui des conduites d’acteurs (usages des particuliers, intérêts des systèmes sociotechniques de production, des réseaux de commercialisation) et celui des actions, entre respect des normes et résistances.

Cet ouvrage intéressera la communauté des chercheurs en sciences humaines et sociales, mais aussi la communauté des sciences de l’ingénieur, ainsi que les entreprises, industriels, pouvoirs publics et le monde associatif souvent placé à l’interface.

Cette publication rassemble une partie des communications des « 1res Journées internationales de sociologie de l’énergie » qui ont eu lieu en 2012 à Toulouse, ainsi que de nouvelles contributions. Ces Journées ont permis de visibiliser auprès des industriels, des entreprises et des pouvoirs publics l’approche sociale de l’énergie et les compétences de cette discipline pour réfléchir ensemble à des solutions moins techno-logiques et plus socio-logiques pour faire la transition énergétique.

Ces 1ères journées ont trouvé une suite dans les « 2es Journées internationales de sociologie de l’énergie » » qui viennent de se dérouler à Tours du 1er au 3 juillet 2015, rassemblant 160 communicants, soit le double par rapport à la première édition.

Propos recueillis par Anne Razous (Communication CERTOP)

mise à jour 06/07/2015