Samedi 1er décembre 2018
14h40Intervention de Laurence Tibère, maîtresse de conférences en sociologie, UT2J, CERTOP
« Nourritures communes : ce que les gens disent… »

Pour ouvrir les travaux de ce séminaire, en guise de hors d’œuvre, Laurence Tibère, présentera ses recherches sur certaines sociétés issues ou structurées avec les migrations (dont la Réunion) et la façon dont, dans ces sociétés, certains plats sont désignés comme des « plats nationaux», ou plus largement, des plats emblématiques qui représentent le collectif par-delà les différences d’origine. Et comment les mots, les valeurs qui leurs sont associées parlent de la cohabitation, du lien social et de la recomposition autour des migrations.

Télécharger le Programme « Bon à penser Bon à manger » 2018


Par les habitant.e.s du quartier Reynerie-Mirail de Toulouse, des chercheur.e.s de l’Université Toulouse – Jean Jaurès et des associations.

Les mobilités humaines concernent aujourd’hui toutes les parties du monde, toutes les sociétés. La France, « vieux pays d’immigration » s’est transformée au l des migrations anciennes et plus récentes, et cela aussi dans ses cuisines. Les cuisines populaires sont des lieux où se déploie la créativité au quotidien, dans le vif de la vie sociale. Elle est faite d’emprunts, d’adoptions, d’adaptations, d’entrecroisements. Comment s’opèrent ces processus ?

Quelles en sont la portée et les limites ? Que disent-ils de nos sociétés, celles d’ici et de là-bas, de nos visions du monde ? Du manger et du boire ? Mais aussi de notre rapport à ce qui est beau et bon ou pas ? Cette rencontre sera un temps d’échange sur ces questions.

L’histoire du projet

Après une première édition en 2017 sur le thème « Penser par soi-même », le séminaire populaire reprend les mots du célèbre anthropologue Claude Levi-Strauss « Bon à penser, bon à manger » autour du thème de l’alimentation et de l’immigration.

L’alimentation dépasse la seule fonction nourricière et s’organise autour de dimensions bio-psycho-sociologiques. On ne mange pas uniquement ce qui est objectivement comestible mais aussi ce qui est symboliquement signifiant. En ce sens, elle intervient dans tous les domaines de notre existence : c’est un « fait social total ». Elle convoque le rapport à l’autre, mais aussi à nous même, et notamment notre relation au corps, et, à sa mise en scène.

Travailler sur l’alimentation dans un quartier où vivent et se croisent des personnes venues de pays et de cultures différentes permet de se rendre compte du partage des préoccupations autour de l’alimentation quelle que soit sa culture. Comment transmettre des saveurs, des valeurs, des savoirs-être et des savoir-faire culinaires aujourd’hui ? Comment le « bon à penser » se réorganise au fil des générations, au fil des contacts avec l’Autre ? Et comment tout cela amène à redéfinir ce qui est « bon à manger » ?

Durant la préparation du séminaire, des femmes mais aussi des hommes ont partagé leurs expériences sur ces questions autour de l’alimentation, et sur le manger d’aujourd’hui. Plusieurs ateliers artistiques et littéraires, culinaires ainsi que des groupes de réflexion ont été menés depuis avril 2018. En sont ressortis des « objets » sonores, visuels et gustatifs qui seront présentés, partagés durant le séminaire.


Organisé par : des habitant.e.s du quartier Reynerie-Mirail de Toulouse, avec des chercheur.e.s de l’Université Toulouse – Jean Jaurès, l’association Parle avec Elles et L’harmonie sociale.

Lieu : Conseil départemental de la Haute-Garonne, Salle du Conseil, 1 boulevard de la Marquette, Toulosue (31)

Contact CERTOP : Laurence Tibèretibere@univ-tlse2.fr