« Les pratiques de jardinage face aux risques sanitaires et environnementaux des pesticides. Les approches différenciées de la France et du Québec » Julia BARRAULT

Thèse de doctorat  de sociologie  soutenue le vendredi 21 septembre 2012, UQAM Québec Canada, sous la co-direction de Denis SALLES et Louise VANDELAC de l’UQAM

Financements :
– Programme de Recherche « Évaluation et réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides 2006-2009 » du Ministère de l’Écologie et du Développement Durable : « PHYTOVILLE, sociologie des usages des pesticides par les jardiniers amateurs »
– Programme SHS Région Midi-Pyrénées 2007-2009
– Subvention Agence de l’Eau Adour-Garonne 2007-2009

Résumé : Depuis une vingtaine d’années, l’action publique dans le domaine de l’environnement est significative de l’émergence de formes nouvelles de régulations politiques caractérisées par plus de flexibilité, plus de concertation entres les différents acteurs de la problématique environnementale : institutionnels, politiques, privés, associatifs, collectifs d’usagers etc1. Par ailleurs, et c’est précisément ce qui retient notre attention, la place accordée aux individus (en tant que citoyens, consommateurs, contribuables etc.) est grandissante dans cette évolution2. L’objectif de la thèse est de questionner cette place nouvelle des individus dans le processus de régulation des problèmes d’environnement en posant comme hypothèse principale que l’action publique ferait le pari d’une régulation des problèmes collectifs basée sur la responsabilisation individuelle. Ce pari reposerait sur l’idée (largement répandue dans notre société caractérisée par l’individualisme) que les individus doivent assumer leurs actes quotidiens et leurs conséquences sur la collectivité. L’hypothèse de notre recherche invite alors à renouveler les questions sur la place, le rôle, la légitimité, le pouvoir de l’Etat et de l’action publique en général.
Par ailleurs, l’évolution de la prise de conscience des enjeux environnementaux et des comportements de la part des individus est remarquable. Pourtant il subsiste un large fossé entre les déclarations d’intentions et le passage à l’acte3. Ce constat nécessite une analyse rigoureuse. Une approche cognitive interrogeant la question de la connaissance des risques et des causes de ces risques, les transferts d’information dans les diverses couches de la société, les actions pédagogiques et de sensibilisation engagées me semble particulièrement féconde pour répondre à la problématique posée dans cette thèse.

La problématique des pesticides et leurs usages amateurs nous apparait indiquée pour saisir ces évolutions à la fois dans la sphère politique (régler la question des risques liés aux pesticides se pose désormais comme une priorité et une urgence politique) et dans la sphère individuelle (d’une part les individus se sentent de plus en plus concernés et d’autre part ils sont invités de façon plus ou moins coercitive à faire évoluer leurs pratiques quotidiennes vers du « zéro pesticide »).

Réalisations :
Enquête quantitative par questionnaire (www.certop.fr/jardins) : 900 réponses
Analyses statistiques (Excel, SPAD, SPSS).
Enquête qualitative par entretiens semi-directifs
Analyse de contenu et analyses croisées

France :
25 auprès de jardiniers amateurs (avec le concours de Manuela Mathis, stagiaire CERTOP)
20 auprès de prescripteurs de pratiques (responsables de firmes phytosanitaires, vendeurs et directeurs jardineries, journalistes et rédacteurs presse spécialisée, associations de protection de la nature et jardinage biologique)

Québec :
15 auprès de parties-prenantes du vote du Code de gestion des pesticides du Québec (Ministère de l’environnement, député, associations, municipalité, jardineries…)
10 auprès de particuliers montréalais

Mots-clés : Sociologie de l’environnement; Politiques publiques; Usages amateurs des pesticides; Risques environnementaux et sanitaires; Responsabilité individuelle et collective; Sensibilité environnementale; Connaissance des risques liés aux pesticides

mise à jour septembre 2012