A propos des Jobs à la CoN
Hommage à David Graeber
Christelle Manifet
Présentation
« David Graeber est décédé brutalement le 2 septembre 2020. Il avait 59 ans.
Cette émission vise à conjurer cette mort brutale, en traitant de son ouvrage, Bullshit Jobs, en français ‘Jobs à la Con’(JAC), parce que c’est une belle œuvre d’humour noir !
Dans cet ouvrage, David Graeber affirme que beaucoup, parmi nous, ont des boulots inconsistants, inutiles, voire toxiques pour les autres et pour nous-mêmes. Et, si nos boulots ne sont pas des jobs à la con, ils sont gagnés quand même par la bullshitisation, c’est-à-dire qu’une part de nos tâches relève du job à la con, improductif, inutile, voire toxique. La bullshitisation évoque également un phénomène en croissance.
Derrière le propos subversif, l’anthropologue porte un message d’espoir quant à la refondation humaniste de nos sociétés. Il défend l’intérêt d’un revenu universel qui permettrait de déconnecter le travail de la rémunération et de permettre à chacun de travailler moins, de mieux partager le travail, de gagner pour chacun du temps libéré, de réfléchir à ce qui est vraiment utile de produire dans une société qui serait plus égalitaire et en accord avec son écosystème.
Dans ce livre, David Graeber nous met à l’épreuve : et si nous avions des jobs à la con ? Sommes-nous aptes à rire avec lui et à rire de nous-mêmes ? Sommes-nous aptes à envisager de refonder les règles du jeu social ? Essayons : écoutons David Graeber. »
Cet enregistrement sonore s’organise en trois épisodes
« Dans le premier, sont présentées les grandes questions qui ont été celles de l’anthropologue pour cerner son sujet et l’objectiver en appui de méthodes qui sont celles des sciences sociales : quels sont les attributs génériques des JAC ? Quelles sont les formes extérieures par lesquelles ils se manifestent ? David Graeber distingue 5 grands types de JAC.
Dans le deuxième, et en appui de la typologie élaborée par l’auteur, il s’agit de se demander si nous sommes concernés : avons-nous, nous-mêmes, des JAC ?
Le troisième et dernier épisode est animée par la question du pourquoi ? Pourquoi les JAC existent et prolifèrent ? Quelle est la théorie explicative de David Graeber ? »
Les intervenants
Nicolas, qui écoute François Lenglet et aime bien coller des affiches ;
Rachel, imbattable au ping-pong et à tout quizz de pop culture ;
Mathilde, qui n’aime pas plus coller les affiches que vendre ou consommer des produits toxiques.
Les transitions musicales
Hicham Chahidi, Compositeur
The Musicscreen.org
Titre : Vertu
Durée : 2mn53s.
Licence d’exploitation non exclusive et illimitée
Contrat du 24.06.2021.
L’équipe
Au scénario et à la réalisation, Christelle Manifet, sociologue du supérieur aimant les pas de côté, CERTOP (UMR CNRS-UT2J).
A la formation et à la post-production, Arnaud Mansat, Technicien audiovisuel, aimant les collaborations et le vélo, Maison de l’image et du numérique, UT2J.
Merci à Anaïs Lob pour son micro haut de gamme, ainsi qu’à Marie Baudin, cheffe de service, Maison de l’Image et du Numérique, UT2J.
Merci à Joël Courant, Zorro du updating et du upgrading, CERTOP (UMR CNRS-UT2J).
Merci à la direction du CERTOP pour son soutien (Prisca, Laurence et Philippe).
Sources
Graeber D., et É. Roy pour la traduction de l’anglais, Bullshit Jobs, Éditions Les liens qui libèrent, Paris, 2018.
Merci à Gilles Marion pour saisir comment la théorie de la valeur d’usage du travail proposée par David Graeber peut se concrétiser : Marion, G., Le consommateur coproducteur de valeur : L’axiologie de la consommation, Caen, EMS Éditions, 2016.
Merci aux salariés de la coopérative 1336 et à Claude Hirsch qui les a mis en boîte, L’usine est à nous, film sur l’histoire de la coopérative 1336, [https://www.1336.fr/content/14-notre-histoire].
DaVinci Resolve sans quoi ce projet n’aurait pas vu le jour. Merci donc aux ingénieurs et à l’entreprise.