La Revue : Cahiers Mémoire et Politique
Le numéro concerné : Cahiers n°10 : « Le gouvrnement des musées mémoriaux par les publics »
Edition : Université de Liège
Editeur scientifique : Geoffrey Grandjean
Auteurs/trices du CERTOP ayant contribué à ce numéro : Marie-Cécile Amat,Ygal Fijalkow, Nita Larroque
ISBN : 2295-0311
Date de parution : 12/06/2024
Résumé du numéro :
Ce numéro des Cahiers Mémoire et Politique propose différentes contributions sur le pouvoir d’influence que peuvent avoir différents publics sur le gouvernement des musées-mémoriaux. Il interroge les rôles, les périmètres et les modalités d’action dont disposent ceux que l’on présente ordinairement comme des destinataires distants, passifs, abouliques, dociles. Reconnaître les ressortissants » comme des acteurs d’un gouvernement est un questionnement relativement ancien pour la sociologie de l’action publique même s’il connaît un nouvel engouement. La question est probablement plus originale pour la sociologie de la culture et les visitor studies même si les dispositifs inclusifs et collaboratifs qui visent à associer les publics pour les transformer en coproducteurs de l’offre muséale soulève des questionnements proches. Appréhender les publics des musées-mémoriaux comme des acteurs ne consiste pas à nier l’asymétrie des rapports qui existent entre eux et les administrateurs des lieux, ni à surestimer l’inégale distribution des ressources, mais à prêter attention aux implicites et aux subtilités qui permettent de reconnaître que, dans certains cas, ils exercent une influence ou un contrôle qui induit des transformations qui n’auraient pas lieu d’être sans leur intervention ou leur présence. La contribution de Nita Laroque montre que si le musée-mémorial de Rivesaltes est fondé sur le pluralisme des populations internées (Espagnols, Juifs, Tsiganes, Harkis, Sénégalais, etc.) c’est l’image d’un mémorial dédié à l’histoire de l’exil espagnol qui semble s’imposer. La recherche de Marie-Cécile Amat menée sur le musée-mémorial d’Auschwitz Birkenau fait le constat d’une connaissance très générale des publics et l’absence d’instruments destinés à les étudier en détail. Les observations de terrain effectuées par Anne-Lise Dall’Agnola soutiennent que les vétérans de la guerre du Vietnam participent à l’édification de musées-mémoriaux dans l’intention de produire un espace public qui présente un récit valorisant de leur passé. Pierre-Jérôme Biscarrat s’intéresse aux publics à partir de l’émotion réclamée, imposée, utilisée ou refusée pour transmettre l’histoire la Shoah.