« Le travail public régional. Le cas du Fonds Régional d’Innovation pour l’Emploi. » Michel CATLLA

Thèse de doctorat de sociologie soutenue le 09 octobre 2006 à l’Université Toulouse le Mirail, sous la direction de Gilbert de TERSSAC

La thèse a pour objet le travail public régional et elle prend son origine dans une petite expression insérée dans le texte de la loi relative au passage aux 35 heures, signifiant que le « cas échéant », les régions peuvent intervenir pour faciliter la mise en œuvre de cette loi. Comment les acteurs d’une région s’y prennent-ils pour s’engager dans cet interstice et pour répondre à cette incitation ?

Schématiquement, quatre modes de gouvernement régional ont été analysés et structurent la thèse. Le premier consiste à gouverner par les objectifs. Par un travail relationnel auprès de l’Etat et des forces politiques locales, travail constitué de couplages et de découplages, les acteurs pilotes régionaux élaborent une action publique : le Fonds Régional d’Innovation pour l’Emploi (FRIE). Ce dispositif sera mis en place par un travail d’animation qui consiste à aller à la rencontre des entreprises destinataires, à traduire des écrits administratifs en un langage compréhensible des employeurs. Le deuxième mode de gouvernement repose sur les moyens mobilisés. Il s’agit de rationaliser les interventions d’un groupe hétérogène de relayeurs chargés de sensibiliser les employeurs à l’action publique régionale, de réaliser des diagnostics auprès des entreprises, d’aider au montage de projets. Ce travail de structuration repose sur des dispositifs : conventions, guides, fiches, etc. Le troisième mode de gouvernement prend forme autour des résultats obtenus. Les projets déposés par les entreprises font l’objet de reformulations, pour ensuite être transformés en dossiers qui seront évalués. L’acteur régional doit ainsi se positionner vis-à-vis des réponses faites par les destinataires du FRIE. Le quatrième mode de gouvernement est réflexif. Des connaissances sont formalisées en apprentissages et l’action publique régionale se réoriente en conséquence. On assiste alors à un déplacement de l’action allant du soutien à des projets individuels, vers l’accompagnement d’initiatives collectives.

Au final, le travail public régional peut être interprété selon quatre composantes : un travail d’affichage, un travail de formatage, un travail d’assemblage et un travail d’ajustage ; composantes qui ne peuvent être lues qu’au prisme du processus que constitue l’action publique régionale.

Mots clés : Conseil régional – travail – action publique – dispositif – territoire – très petite entreprise – négociation – médiation – projet