« Le travail d’évaluation. L’inspection des professeurs de l’enseignement secondaire.» Xavier ALBANEL

Thèse de doctorat de sociologie, soutenue le mercredi 19 décembre 2007, Université Toulouse II – Le Mirail, sous la direction de Gilbert de TERSSAC

Jury :
Valérie Boussard, Maître de Conférences (HDR), Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, PRINTEMPS UMR CNRS, (Rapporteur).
François Dubet, Professeur des Universités, Université Bordeaux II et EHESS, CADIS UMR CNRS, (Rapporteur).
Marie-France Amaré, Doyenne du Collège des IA-IPR, Académie de Toulouse
Jens Thoemmes, Chargé de Recherche CNRS (HDR), Université Toulouse 2, CERTOP UMR CNRS.
Gilbert de Terssac, Directeur de recherche CNRS, Université Toulouse 2, CERTOP UMR CNRS

Résumé : Cette thèse a pour objet le travail d’évaluation réalisé par les Inspecteurs d’Académie-Inspecteurs Pédagogiques régionaux, auprès des professeurs de l’enseignement secondaire. Certes, c’est une obligation institutionnelle pour les enseignants de se faire inspecter. Tous les cinq ans en moyenne, ces enseignants reçoivent la visite de leur inspecteur : elle commence par l’observation durant une heure de cours, se poursuit par un entretien individuel entre les deux personnes ; cette procédure s’achève par le rapport d’inspection qui légitime l’inspection individuelle et rend légitime la procédure. Avec l’inspection, l’institution se dote d’un dispositif de gestion de carrière, de contrôle et d’accompagnement pédagogique de ses membres : ce sont les trois finalités pratiques de cette évaluation dont il convient de préciser l’efficacité et la légitimité. Mais que sait-on au juste de cette activité d’évaluation, faite d’observations, d’entretiens et d’écriture ? Les inspecteurs arrivent-ils avec une liste d’indicateurs pour contrôler la conformité des pratiques pédagogiques et en mesurer la performance ou bien élaborent-ils, en situation, un système à base de connaissances sur les pratiques pédagogiques ? De leur côté, comment les enseignants vivent-ils leur propre évaluation ? Comment s’y préparent-ils ? Quels bénéfices en tirent-ils ?

Ce travail s’inscrit au carrefour de la sociologie du travail, des organisations, des professions, de l’action publique et de l’éducation : l’analyse du travail d’inspection a été conduite par entretiens tant avec les inspecteurs que les enseignants, par observation de ce qu’est l’inspection en situation et par l’analyse de presque 500 rapports. Nous rendons d’abord compte de la formation du groupe professionnel que constituent les inspecteurs ; nous analysons ensuite le travail des inspecteurs, en mettant l’accent sur l’activité d’observations en salle de classe, sur la conduite de l’entretien individuel et sur l’écriture du rapport d’inspection. Enfin, nous nous tournons du côté des destinataires de l’évaluation que sont les enseignants ; nous montrons alors que les inspecteurs n’ont pas le monopole de cette activité, puisque les enseignants, dans la façon dont ils se l’approprient, contribuent à lui donner son sens. Ces deux conceptions du travail d’enseignement par ceux qui le contrôlent ou par ceux qui le font, sont-elles pertinentes et cohérentes ?

Mots-clés : travail d’évaluation, inspection, inspecteur, enseignant, enseignement secondaire, activité, écrits d’organisation, activité de régulation, organisation.